2014, c'est fini : mes flops

On continue (avec un peu de retard certes) mon bilan de cette saison 2014. Après les tops, voici mes flops de cette année tennistique.

MES FLOPS

♦ LA DEFAITE DE LA FRANCE EN FINALE DE LA COUPE DAVIS

Je ne dirai ici rien de nouveau, rien qu'on ait déjà entendu dans les analyses des magazines sportifs. Même si j'étais pour une victoire de la Suisse dans cette finale, quelle tristesse de ne pas voir une finale plus accrochée ! Le seul qui aura tenu la baraque ce week end là côté français est Gaël Monfils, à qui on ne peut absolument rien reprocher. Bien qu'affrontant un Federer diminué, je doute que le résultat du match aurait été différent si le n°1 suisse avait été en pleine possession de ses moyens. A part ça, tout a été compliqué pour les Français : la défaite de Tsonga d'entrée, la communication désastreuse faite autour de sa blessure par la suite ainsi que sur la titularisation de Julien Benneteau pour le double, l'inexistence de Gasquet aussi bien en simple qu'en double, le coaching et les décisions plus que limites d'Arnaud Clément... Certes il est facile de critiquer quand tout est déjà terminé, mais j'avoue que pour le choix du double j'étais sceptique. Il paraissait tellement plus logique d'aligner Roger-Vasselin et Benneteau. Ce dernier et Gasquet avaient été médaille de bronze aux JO de Londres, d'accord, mais cela date de 2 ans, alors que la paire Roger-Vasselin/Benneteau sort d'une grande année, avec un GC et une demi-finale au Masters. Non, là je n'ai pas compris.

Bref, une finale à oublier pour les Français, en espérant qu'ils en tireront les leçons nécessaires. On peut aussi admettre, en défense d'Arnaud Clément, que pour sa 2e année de capitanat, une finale de Coupe Davis, ce n'était pas facile à gérer. Espérons donc une année plus favorable en 2015, avec un tableau relativement dégagé (et la Suisse de l'autre côté).

♦ LA SAISON GÂCHEE DE RAFAEL NADAL

Il est vrai qu'il n'y peut pas grand chose. Et malgré cela, pour une saison mitigée, le bougre a tout de même remporté un Grand Chelem à Roland Garros (son 9ème !) et un Master 1000 à Madrid. Mais on peut cependant regretter les absences chroniques du champion espagnol. Lui qui aura 30 ans en 2016 commence à accuser le coup d'un jeu exigeant et ravageur physiquement, au point qu'il tire en général un trait sur toute une partie de la saison depuis 2012. 2014 s'est montrée une année bien maigre pour lui en comparaison de sa saison 2013 où il a quasiment tout gagné. Espérons donc pour lui d'être rétabli pour bien débuter 2015. Nadal a d'ailleurs déclaré à Stade 2 dernièrement que son objectif n'était plus la place de n°1 mondial, mais plutôt de gagner des titres (et pourquoi pas un 10ème Roland Garros ?).

♦ DES TALENTS NON CONFIRMÉS

Cela peut paraître contradictoire au vu de mes tops de cette saison 2014, où j'avais mentionné l'explosion des jeunes pousses du tennis au plus haut niveau. Cependant j'émets quelques réserves, dans le sens où, même si les Raonic, Dimitrov, Nishikori, Cilic, Kyrgios, Gulbis ont réalisé de beaux exploits cette saison, la confirmation n'est pas totale. Il est encore tôt pour reparler de Kyrgios, qui sera très attendu en 2015, mais pour ce qui est de Raonic, Dimitrov, Gulbis et dans une autre mesure Cilic, le chemin est encore long.

Raonic et Dimitrov ont réalisé tous deux une excellente saison, avec des victoires de prestiges sur les meilleurs mondiaux, mais ils sont encore trop tendres pour prétendre graviter aux côtés des Nadal, Federer et Djokovic, voire Wawrinka. Des victoires références sur ces grands joueurs, en Grand Chelem notamment, manquent encore. Mais la révolution est en marge, et les trois monstres du tennis actuel ne sont pas éternels.

Cilic a quant à lui franchi un grand pas en s'imposant à l'US Open, mais son Masters raté n'a pas permis de se faire une réelle idée de son impact sur le top 10 à long terme. Kei Nishikori semble en comparaison plus prometteur ! Le Japonais a un énorme potentiel et a réalisé un Masters plutôt bon, mais reste à la merci d'un physique plutôt fragile et qui lui a joué des tours, l'empêchant de s'offrir par exemple une victoire sur Rafael Nadal, sur terre battue, à Madrid. Son évolution sera pourtant très intéressante à suivre l'an prochain.

Enfin, la grande question reste Ernests Gulbis. Le Letton, dont le talent n'est contesté par personne, s'est fait remarquée ces dernières années pour son caractère colérique, mais aussi pour sa capacité à produire alternativement un jeu créatif et agréable à regarder, mais aussi à balancer ses matches. Sa victoire contre Federer à Roland Garros reste son seul fait marquant cette année...

♦ LE MASTERS DE LONDRES

Quoi qu'on dise, ce Masters londonien a été complètement râté. Il a fallu attendre le 3e match de la phase de poule et la rentrée de David Ferrer pour remplacer Raonic, blessé, contre Nishikori, pour avoir enfin un match en 3 sets. Même au stade des demi-finales, avec des affiches pourtant alléchantes (Federer/Wawrinka et Djokovic/Nishikori), on a été déçu. Le choc annoncé entre le n°1 mondial et son bourreau de l'US Open n'en a pas été un. De l'autre côté, le match 100% suisse a tenu toutes ses promesses, avec un scénario incroyable, les balles de match non converties par Stan Wawrinka, le mental de Federer qui finit par l'emporter au bout du suspense. Le seul match vraiment digne du statut du tournoi des Maîtres.

Mais dès le lendemain, la malédiction s'est de nouveau abattue sur Londres puisque Federer déclare forfait pour la finale contre Djokovic, blessé au dos. D'un bout à l'autre, ce Masters aura été une incroyable déception : des "rookies" (Raonic, Nishikori) qui n'ont pas su titiller les plus grands, une phase de poules morne et une finale qui n'aura pas eu lieu pour la première fois dans l'histoire du tournoi.

L'année prochaine, les petits nouveaux auront sûrement pris du poil de la bête, mais ils devront également se heurter au retour de Rafael Nadal et probablement de Juan Martin Del Potro dans l'élite mondiale.

♦ FABIO FOGNINI

Cette saison encore, Fabio Fognini nous a gratifié de ses talents d'emmerdeur professionnel et n'a fait que renforcer son image de bad boy du circuit. Ce qu'on trouvait drôle au début ne l'est pas énormément maintenant, surtout quand on voit l'attitude de l'Italien en tournoi. Si on a pu un jour soupçonné Gaël Monfils de "balancer" ses matches, personne ne fait mieux que ce cher Fabio. Un gâchis incroyable étant donné le talent de ce joueur. Je me souviens encore de son match magnifique contre Rafael Nadal à Roland Garros en 2013, qu'il avait perdu en trois sets mais avait été si près de lui prendre un set, voire deux...

Bref le côté provocateur largement exagéré de l'Italien commence à en énerver beaucoup, surtout que les colères sous forme de tragédie grecque de Fognini ne sont pas seulement dirigées contre les arbitres, mais contre son propre public et parfois même contre les joueurs. Un comportement inacceptable que l'ATP a sanctionné par de lourdes amendes, qui n'ont visiblement rien changé au bonhomme. Fabio Fognini s'améliorera-t-il en 2015 ? Rien n'est moins sûr, mais je l'espère.

♦ LA SAISON EN DENTS DE SCIE DE SERENA WILLIAMS

On aurait pu espérer mieux pour l'Américaine, cependant vainqueur de son 6e US OPEN et du Masters de Singapour. Elle a réalisé une saison plutôt médiocre en Grand Chelem, excepté son titre à Flushing, perdu contre des adversaires inhabituels et a même fait un malaise en double à Wimbledon, l'obligeant à déclarer forfait.

Bien sûr, à 33 ans, la championne qui survole le circuit féminin depuis quasiment 3 ans, commence à montrer certains signes de fatigue, et c'est tout à fait normal, mais pour elle qui s'est fixée de rattraper Stefi Graf (22 Grands Chelems !), il lui faudra réhausser son niveau en 2015 pour montrer à tout le monde qu'elle reste toujours la patronne.

♦ LA RETRAITE DE NA LI

Ce n'est pas vraiment un flop, mais plutôt une déception, une tristesse ressentie vis-à-vis de la retraite de la Chinoise de 32 ans. Vainqueur de 2 Grands Chelems (Roland Garros en 2011 et l'Open d'Australie en 2014), cette grande joueuse a permis l'essor de son sport en Chine depuis sa victoire à Paris. Très appréciée des autres joueuses, c'était quelqu'un que j'appréciais énormément voir jouer et s'exprimer, une personnalité sympathique et attachante.

Ce que j'ai ressenti en apprenant sa retraite s'apparente à ce que j'ai éprouvé à la retraite d'Andy Roddick en 2012. En tout cas, je lui souhaite bon vent, et j'espère qu'elle restera une ambassadrice pour ce sport qu'est le tennis.

Voilà, c'est tout pour mes flops de 2014 ! En comparaison de mes tops, ils sont quand même moins nombreux, et dans l'ensemble cette saison 2014 a apporté plus de joie et de surprises que d'incidents fâcheux. Souhaitons que 2015 soit aussi belle, sinon plus !

En attendant, je vous souhaite à tous de bonnes fêtes de fin d'année !